L’intolérance aux sulfites
L’anhydride sulfureux et les sulfites sont largement utilisés dans les industries agroalimentaires, pharmaceutique, cosmétique, photographique… notamment pour leur action antioxydante. En tant qu’additifs alimentaires, on les retrouve dans de nombreuses denrées.
Les mécanismes d’action des réactions secondaires indésirables aux sulfites sont encore incertains et les symptômes de ces réactions sont variables et dépendent du type d’exposition (orale, respiratoire ou cutanée) : urticaire, angio-œdème, asthme, anaphylaxie, dermatite de contact ou irritation...
L’allergie de contact au métabisulfite de sodium a rarement été décrite ; la plupart des cas rapportés étaient dus à une exposition professionnelle. Les cas d’expositions non-professionnelles (« non-occupational ») sont dus à certains médicaments, dont les préparations anesthésiques, les anti-hémorroïdes, les glucocorticoïdes et les crèmes antifungiques.
La prévalence exacte des réactions indésirables aux sulfites n’est pas connue, mais il a été observé qu’elles sont plus fréquentes chez les patients asthmatiques, en particulier lorsqu’ils sont traités à l’aide de corticoïdes.
Il n’y a pas de méthode standardisée pour diagnostiquer une hypersensibilité aux sulfites, mais des tests cutanés et de provocation orale peuvent être réalisés. L’histoire clinique joue un rôle particulièrement important dans la détection des éléments déclencheurs des réactions aux sulfites.
Compte tenu de la fréquence des réactions secondaires indésirables aux sulfites et l’usage répandu des sulfites dans les aliments et boissons, les médicaments, les cosmétiques ainsi que de nombreux procédés technologiques, les cliniciens devraient être conscients de ces manifestations et des différentes sources possibles dans l’élaboration de leurs diagnostics.
Afin de prévenir les réactions indésirables aux sulfites, les patients devront éviter l’exposition aux substances incriminées, que l’exposition soit orale, cutanée ou respiratoire. Dans le cas de réactions aux sulfites alimentaires, le régime d’éviction sera possible grâce au repérage des sulfites en tant qu’additifs sur l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées. En effet, la législation (européenne et belge) impose que l’anhydride sulfureux et les sulfites, dès qu’ils sont présents en concentrations de plus de 10 mg/kg ou 10 mg/litre exprimées en SO2, soient indiqués sur l’étiquetage lorsqu’ils sont volontairement mis en œuvre et sous n’importe quelle forme.