La prévalence des allergies et intolérances alimentaires

Ces dernières décennies, on a pu remarquer une augmentation de la prévalence des allergies. Différentes observations ont été faites il y a quelques années : en général, les allergies sont plus fréquentes dans les classes plus aisées que parmi les gens moins fortunés, dans les villes qu’à la campagne et dans les pays de l’Ouest que dans ceux de l’Est.

Ainsi, l’asthme semble rare en Europe de l’Est et sa prévalence est élevée dans les pays industrialisés et anglophones comme l’Angleterre, l’Australie, l’Irlande et l’Amérique.

Les professionnels de la santé sont de plus en plus vigilants en ce qui concerne les allergies alimentaires. En effet, auparavant, la prévalence était sous-estimée ; ce qui nous conduit à relativiser l’accroissement récent des chiffres de prévalence observés. Cependant, certaines études montrent que l’augmentation de la prévalence pourrait être expliquée par d’autres facteurs.

Il semblerait qu’un âge maternel supérieur à 30 ans, à la naissance (surtout s’il s’agit du premier enfant), serait un facteur de risque important.

D’après Langhendries, les études épidémiologiques des dernières années démontrent que l’infection au sens large dans le jeune âge est susceptible de diminuer le risque de voir se développer ultérieurement des phénomènes atopiques.

La colonisation bactérienne du nouveau-né est capitale dans la prévention des allergies.

Plusieurs constatations ont été faites :

  • Le mode de délivrance serait un facteur de risque : il faut privilégier les accouchements par voie basse car c’est le meilleur moyen d’avoir une colonisation microbienne plus adéquate (via la flore vaginale mais surtout fécale de la mère) ;
  • il faut encourager un allaitement maternel exclusif prolongé qui va permettre le développement d’une flore intestinale riche en bifidobactéries  et en lactobacilles ;
  • il faut éviter les antibiothérapies qui ne semblent pas justifiées. Si, malgré tout, elle est indispensable, elle doit être la plus courte possible et choisir un antibiotique avec un spectre étroit ;
  • il faut également bannir une diversification alimentaire précoce. Elle doit être lente et progressive.

La théorie « hygiéniste » pourrait expliquer la hausse des réactions allergiques dans nos contrées vu l’amélioration de l’hygiène dans nos sociétés. En effet, notre mode de vie « aseptisé » conduirait à une évolution du système immunitaire des jeunes enfants vers un profil de type Th2 (lymphocytes) associé à des réactions IgE-dépendantes, au détriment du profil de type Th1 (moins impliqué dans les réactions allergiques).

Notre environnement a également changé (confinement des appartements, climatisation…). La pollution, automobile en particulier (ozone, particules de diesel) aggrave les symptômes d’allergie mais son rôle initiateur de sensibilisation reste incertain.

Les vaccinations seraient également un facteur de risque des allergies.

Nous avons également la chance de disposer d’une large gamme de denrées alimentaires provenant d’horizons divers, qui sont autant d’allergènes potentiels pour les consommateurs (ex. fruits exotiques). Les habitudes alimentaires se sont modifiées au cours du temps avec une diminution de la consommation d’acides gras oméga-3, une augmentation des apports en oméga-6 et une réduction des apports en antioxydants.

Le consommateur est aussi exposé à des allergènes masqués issus des produits de l’industrie agroalimentaire. Ces produits sont de plus en plus élaborés en termes de quantités d’ingrédients et de substances complexes utilisées (additifs…), et contiennent parfois des allergènes dont on ne soupçonne pas l’existence (ex. contaminations).

On évalue la prévalence des allergies alimentaires entre 2 et 4 % tous âges confondus. Il semblerait qu’elle ait doublé en 10 à 15 ans. Elle est aussi plus fréquente chez l’enfant que chez l’adulte.

La population générale a tendance à surestimer la fréquence de l’allergie alimentaire. Une étude récente démontre une hétérogénéité marquée pour la majorité des estimations de la prévalence, en ce qui concerne l’hypersensibilité alimentaire perçue par la population : les variations pour chaque estimation variaient de 1,2% à 17% pour le lait de vache, de 0,2% à 7% pour les œufs, de 0% à 2% pour l’arachide et le poisson, de 0% à 10% pour les crustacés et de 3% à 35 % pour l’ensemble des aliments. Ces chiffres sont bien au-dessus des estimations basées sur des évaluations objectives incluant des tests cutanés, une prise de sang et / ou un test de provocation.

Le diagnostic de l’allergie alimentaire

Le dépistage d’une allergie alimentaire nécessite une démarche diagnostique précise et cohérente. Différents moyens sont utilisés :

L’interrogatoire

Quelquefois, une histoire clinique convaincante est suffisante pour poser le diagnostic d’une allergie alimentaire.

Le médecin devra alors s’intéresser aux antécédents familiaux et personnels atopiques (= facteur de risque pour le développement d’une allergie à un nouvel aliment).

Le médecin devra aussi effectuer un examen clinique (de la peau, des voies respiratoires…) et interroger le patient sur le délai d’apparition des symptômes, le nombre de réactions déjà observées, les modifications (voire aggravations ou améliorations) éventuelles des signes lors des réexpositions… L’interrogatoire va essayer de déterminer le ou les aliment(s) susceptibles d’induire des réactions (+ quantité d’aliment(s) provoquant des signes).

Les médecins s’aident quelquefois d’un questionnaire standardisé afin de faciliter l’interrogatoire et d’éviter les oublis.

Les tests cutanés

Les prick tests

Comme le signalent Rancé et Bidat, il s’agit d’une technique simple, rapide et très spécifique. Une petite piqûre est réalisée à travers une goutte d’allergène déposée sur la peau. Ces tests sont réalisés au niveau du bras ou du dos et sont espacés de 3 cm. La lecture du résultat est effectuée à 15 minutes. La plupart des fruits et légumes perdent rapidement leur activité allergénique et leurs allergènes ne sont pas représentés de façon suffisante dans les extraits commerciaux. Pour cette classe d’aliments, on utilise de plus en plus fréquemment des produits frais ou dits natifs ; le prick test est alors réalisé en piquant l’aiguille dans l’aliment puis en effectuant la piqûre sur le dos (prick + prick). Des tests cutanés négatifs peuvent exclure une allergie alimentaire. En revanche, un test cutané positif témoigne d’une simple sensibilisation. Les investigations doivent alors être souvent poursuivies pour préciser s’il s’agit d’une authentique allergie alimentaire. Les extraits frais donnent une réponse plus forte que les extraits commerciaux, ils sont aussi plus sensibles. 

Avant de faire les tests cutanés, on doit arrêter la prise d’antihistaminiques pendant plusieurs jours (en fonction du type de médicament pris). On réalise aussi 2 prick tests afin d’interpréter le test : il s’agit d’un  témoin positif pour vérifier que la peau réagit normalement (tout le monde réagit) et d’un témoin négatif pour s’assurer que la peau ne présente pas de réaction avec les extraits dilués.

Les patch-tests ou tests épi-cutanés

Ils permettent de diagnostiquer l’hypersensibilité retardée et sont utiles dans les eczémas de contact.

Il s’agit de timbres adhésifs sur lesquels sont fixées des cupules contenant les allergènes. Ces patchs sont placés dans le dos dans une zone exempte d’eczéma et la lecture est réalisée à 48 et 72h, 20 minutes après le retrait des patchs.

D’après Strömberg, les patch-tests seraient plus sensibles que les prick tests pour diagnostiquer l’allergie alimentaire chez les enfants souffrant d’eczéma / dermatite atopique, spécialement chez les moins de 2 ans.

Mehl et al. estiment que, bien que la capacité prédictive des patch-tests soit améliorée quand ils sont combinés avec des mesures d’IgE spécifiques ou des prick tests, les tests de provocation orale deviennent superflus chez seulement 0,5 à 14% des patients étudiés.

D’après Canani, les patch-tests seraient utiles pour diagnostiquer les enfants souffrant de symptômes gastro-intestinaux liés à une allergie alimentaire. La précision diagnostique des patch-tests serait plus élevée avec des aliments frais qu’avec des extraits commerciaux.

Les tests in vitro – prise de sang

Les tests in vitro (RAST et ELISA par exemple) sont également effectués pour rechercher une éventuelle allergie alimentaire médiée par les IgE (immunoglobulines E = anticorps) mais ils sont considérés comme moins sensibles et moins spécifiques que les tests cutanés.

Le dosage des IgE totales

Ce dosage ne sert pas à grand-chose dans le dépistage d’un terrain allergique car des IgE totales élevées peuvent être le signe d’infections virales ou de parasitoses par exemple.

Le dosage des IgE spécifiques

Comme pour les tests cutanés, des doses élevées d’IgE spécifiques à un allergène montrent qu’il existe une sensibilisation. Sans réaction allergique, on parle de sensibilisation. Lors de manifestations cliniques au contact de l’allergène, on parle d’allergie.

Les tests de provocation

Ils doivent être réalisés par un personnel entraîné et dans un lieu où un équipement permettant de prendre en charge les réactions d’anaphylaxie est disponible immédiatement (c’est-à-dire en milieu hospitalier).

Le test de provocation labiale

Au cours de ce test, on met les lèvres en contact avec des aliments afin de vérifier s’il y a manifestation allergique ou non.

Ce test est simple, rapide et peu coûteux.

Le test de provocation orale

Lorsque l’on n’arrive pas à déterminer s’il y a sensibilisation (les tests cutanés et/ou sanguins sont positifs) ou allergie, on pratique un test de provocation orale avec des quantités croissantes d’aliment(s). Ce test permet de cibler le ou les allergène(s) responsable(s) des réactions et d’éviter des évictions alimentaires inutiles. Le fait de donner des quantités de plus en plus importantes d’allergène permet de déterminer la quantité d’aliment qui déclenche les réactions (= dose cumulée réactogène) ainsi que le type de symptômes. Cela permet d’évaluer le risque encouru par la consommation accidentelle de l’aliment et ainsi de prendre les mesures thérapeutiques nécessaires.

Le test de provocation orale nécessite également l’arrêt des médicaments (corticoïdes et anti-histaminiques) pendant plusieurs jours.

Il existe différents types de tests de provocation orale : en ouvert (la patient et le médecin sont au courant du contenu du test), en simple aveugle (seul le médecin connaît le contenu du test) et en double aveugle (aucun des deux ne connaît le contenu du test).

Ces tests sont contre-indiqués chez les patients avec une histoire évidente d’anaphylaxie suite à l’ingestion isolée d’un aliment. Cependant, si plusieurs aliments ont été consommés par le patient et que plusieurs tests cutanés sont positifs, il est primordial d’identifier l’aliment responsable !

L’Académie Européenne d’Allergologie et d’Immunologie Clinique (EAACI) s’est positionnée concernant la standardisation des tests de provocation chez les patients souffrant de réactions immédiates.

Conclusion

On peut résumer en reprenant un texte de Juchet : « Dans l’allergie alimentaire IgE-dépendante, la positivité des prick tests et des IgE spécifiques permet uniquement de poser le diagnostic de sensibilisation alimentaire. Le diagnostic d’allergie alimentaire est confirmé par la positivité du test de provocation orale. Dans les formes mixtes et non IgE-médiées d’allergie alimentaire, les prick tests doivent être complétés par des atopy patch tests aux aliments consommés couramment par l’enfant. En cas de positivité, la pertinence des tests est affirmée par l’amélioration des symptômes sous régime d’éviction. La récidive des symptômes lors d’un test de provocation orale confirmera le diagnostic d’allergie alimentaire. »

 

 

 

Les réactions adverses aux aliments : classification

L'Académie Européenne de l’Allergie et de l’Immunologie Clinique (EAACI) a développé une classification des réactions adverses aux aliments, reconnue internationalement, pour uniformiser les terminologies prêtant à confusion :

Les réactions adverses ou défavorables aux aliments sont de deux types : toxiques et non toxiques.

a. Les réactions alimentaires toxiques : 

Elles atteignent toute personne qui ingère une quantité suffisante (seuil de non-toxicité dépassé) d’un aliment contenant une ou plusieurs substances potentiellement dangereuses lorsqu’elles sont absorbées. Ces substances peuvent être naturellement présentes dans la denrée alimentaire (cyanure, atropine, solanine, aflatoxines,…) ou être ajoutées dans celle-ci durant sa manipulation ou sa transformation (artisanale ou industrielle) (contaminants – bactéries, moisissures, métaux lourds, pesticides,… - additifs).
La toxicité alimentaire atteint principalement le système nerveux central (maux de tête, hallucinations, incohérence, convulsions), le foie et le sang.

b. Les réactions alimentaires non toxiques :

Ces réactions sont dues à une sensibilité individuelle à certains aliments, c’est-à-dire que seuls des sujets prédisposés seront touchés ! On distingue parmi celles-ci les réactions immunologiques (médiées par l’immunité) et les réactions non immunologiques (non médiées par l’immunité).

Les réactions immunologiques :

On utilise couramment le terme « allergie alimentaire » lorsque l’on parle des réactions médiées par l’immunité.
L’allergie alimentaire correspond le plus souvent à des manifestations cliniques provoquées par l’intervention des anticorps de classe Ig E (Immunoglobuline E) à la suite de l’ingestion d’un allergène alimentaire.

D’autres mécanismes ont été invoqués, impliquant l’intervention :

  • d’immunoglobulines autres que les Ig E,
  • de complexes immuns,
  • d’une immunité à médiation cellulaire dirigée contre les aliments.


Les réactions non immunologiques :

Celles-ci sont regroupées sous le terme « intolérances alimentaires » et sont de trois types :

  • enzymatiques,
  • pharmacologiques,
  • indéfinissables.


Remarque : il convient de mentionner l’aversion alimentaire non reprise dans la classification de l’EAACI étant donné que c’est une réaction psychosomatique ne dépendant pas réellement de l’aliment mais étant reliée à un trouble mental primaire. De plus, c’est une réaction non reproductible lorsque l’aliment incriminé est présenté sous une autre forme. En réalité, un grand nombre de personnes, s’imaginant être allergiques, appartiennent à cette catégorie, et continuent d’éviter l’aliment responsable de leurs troubles sans suivi diététique, ce qui peut parfois engendrer des conséquences nutritionnelles néfastes (carences alimentaires) !

En 2001, l’EAACI a publié une révision de la nomenclature dont voici les points essentiels : le mot  « hypersensibilité » doit être utilisé comme terme parapluie ; le mot « allergie » doit être réservé pour les réactions cliniques dans lesquelles un mécanisme immunologique est prouvé ou fortement impliqué. L’EAACI a également proposé que le terme « atopie » soit utilisé pour décrire une tendance familiale ou personnelle à développer des IgE spécifiques aux allergènes environnementaux, et à souffrir de symptômes allergiques typiques.

EN BREF :

Le mot « hypersensibilité » devrait être utilisé pour décrire les symptômes ou signes objectivement reproductibles, induits par l’exposition à un stimulus défini à une dose tolérée chez les individus normaux. Cette définition n’implique pas les réponses classiques aux infections, à l’auto-immunité ou aux réactions toxiques. Il est important d’insister sur le fait que les réactions d’hypersensibilité sont reproductibles dans le sens  qu’il existe des preuves raisonnables d’histoire, d’examen ou de recherche d’un lien entre les symptômes et les facteurs environnementaux pour lesquels les patients attribuent leurs symptômes. Dans ce contexte, « reproductible » ne signifie pas, par exemple, qu’un test de provocation alimentaire doit être positif à chaque fois. Bien plus, l’hypersensibilité doit être distinguée de l’hyperréactivité, qui est une réponse normale exagérée à un stimulus.

L’allergie est une réaction d’hypersensibilité induite par des mécanismes immunologiques spécifiques. Lorsque d’autres mécanismes sont impliqués (ex. hypersensibilité à l’aspirine), on parlera d’hypersensibilité non allergique. L’allergie peut être médiée par des anticorps ou des cellules. Chez la plupart des patients, les anticorps typiquement responsables d’une réaction allergique sont de type IgE et ces patients sont dits souffrir d’allergie médiée par IgE. Dans l’allergie non médiée par IgE, les anticorps peuvent être de type IgG. L’inhalation de grandes quantités de protéines comme dans les moisissures, la poussière… stimule le système immunitaire et produit des anticorps principalement de type IgG, IgA et IgM. Il existe une relation entre le degré d’exposition et la concentration en anticorps. Certaines personnes qui inhalent de grandes quantités de moisissures ont un taux d’IgG élevé. Attention, des taux élevés d’IgG spécifiques à un aliment ne sont pas forcément un signe d’allergie, ils indiquent seulement une exposition antérieure à l’aliment !!! L’EAACI propose que les allergies non médiées par les IgE  soient divisées en 2 groupes : celles qui sont médiées par des anticorps autres que les IgE et celles dont la réponse cellulaire est prédominante.

L’atopie est une tendance personnelle ou familiale, habituellement rencontrée durant l’enfance ou l’adolescence, à se sensibiliser, à produire des IgE en réponse à des expositions communes d’allergènes, habituellement des protéines, et à développer des symptômes typiques tels que l’asthme, la rhinoconjonctivite ou l’eczéma/dermatite. Le terme « atopie » ou « atopique » devrait être réservé pour décrire ces aspects cliniques et une prédisposition, et non pour décrire les maladies.

Pour plus de clarté, le dernier schéma reprend une partie de la classification européenne, à laquelle une dimension psychologique a été ajoutée.

 

 

 

L’évolution naturelle des allergies alimentaires

La plupart des allergies alimentaires sont acquises dans les 2 premières années de vie. La disparition d’une allergie dépend à la fois de l’enfant et du type d’allergie (aliment mis en cause). Par exemple, la plupart des allergies au lait ou aux œufs disparaissent avec le temps, mais par contre, la plupart des allergies aux arachides et aux fruits à coque durent toute la vie.

En plus, bien que certains enfants deviennent tolérants au lait en quelques mois, le processus peut prendre plus de temps chez d’autres enfants (8 à 10 ans) !

On a l’impression qu’une éviction stricte de l’aliment responsable d’une allergie peut aider au processus de guérison et même l’accélérer et que des expositions répétées même à de petites quantités d’allergène peuvent retarder le développement d’une tolérance chez certains patients.

En pratique, on peut voir des enfants qui perdent rapidement leur(s) allergie(s) sans éviction stricte et d’autres qui gardent leur(s) allergie(s) même avec une éviction très rigoureuse.

La dose d’aliment déclenchant des réactions évolue au cours du temps : un nourrisson qui réagit à des doses infimes d’allergènes peut, en grandissant, réagir à des doses plus importantes.

Quoi qu’il en soit, il faut suivre une éviction stricte, au moins pour éviter les symptômes et dans l’espoir d’accélérer le processus de guérison. Un diagnostic précoce est également important : plus l’aliment incriminé dans l’allergie est supprimé tôt de l’alimentation, plus les chances de guérison semblent augmenter.

Symptomatologie des allergies

Les symptômes liés aux allergies sont variables et peuvent toucher différentes parties du corps :

Les symptômes cutanéo-muqueux :

La conjonctivite

Elle accompagne souvent la rhinite.

Les maladies de la peau

Les principales manifestations cutanées provoquées par les allergies sont : l’urticaire, l’angio-œdème, l’eczéma/dermatite de contact, l’eczéma/dermatite atopique et les éruptions exanthémateuses.

Certains auteurs préfèrent parler de dermatite dans les cas les plus aigus et d’eczéma dans les formes plus chroniques.

La dermatite atopique est une inflammation cutanée chronique. Elle est caractérisée par du prurit localisé aux plis de flexion des membres, quelquefois à la face, au tronc et aux mains.

L’urticaire est une réaction cutanée constituée de papules œdémateuses palpables, identiques aux lésions créées par le contact des orties.

L’œdème angioneurotique (ou angio-œdème ou œdème de Quincke) est une forme particulière d’urticaire. C’est un œdème (gonflement) profond des tissus sous-cutanés ou sous-muqueux, avec une peau d’apparence souvent normale, accompagné d’une sensation de picotements ou de brûlure plutôt que de véritable prurit. On peut retrouver ce gonflement sur le visage (lèvres, paupières), mais aussi au niveau des régions génitales, aux extrémités ou au niveau des grosses articulations. L’œdème de Quincke peut atteindre les muqueuses de la bouche, du larynx ou des voies digestives (apparition de maux de ventre, nausées, vomissements ou diarrhées). Quand apparaît un œdème laryngé, une asphyxie brutale est possible. Heureusement, ce type d’atteinte est rare !

Les symptômes respiratoires :

La rhinite

Il s’agit des symptômes résultant d’une réaction immunologique due à une hypersensibilité dans le nez.

L’asthme 

C’est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes dans laquelle de nombreuses cellules jouent un rôle, chez les sujets prédisposés, cette inflammation entraîne des symptômes récidivants de sifflement, d’essoufflement et de toux.

Les mécanismes allergiques sont impliqués dans environ 80% des cas d’asthme chez les enfants et dans plus ou moins 40 à 50% des formes adultes.

Les patients associent spontanément les symptômes cutanés à l’allergie alimentaire, tandis que les symptômes respiratoires, particulièrement l’asthme, le sont rarement.  

Les symptômes respiratoires peuvent aussi être causés par inhalation d’allergènes alimentaires, particulièrement après exposition industrielle. L’asthme des boulangers résultant de l’inhalation de farine (froment, alpha-amylase), l’asthme des cuisiniers aux émanations de vapeurs de cuisine (ex. poisson)… en sont des illustrations (= asthme professionnel). 

Les symptômes digestifs :

Il s’agit des nausées, vomissements, diarrhées, constipation et douleurs abdominales. Ce sont les plus classiques. Certains enfants allergiques peuvent présenter un dégoût pour un aliment avec refus de la prise de cet aliment ! Cela peut correspondre à une authentique allergie alimentaire.

Les symptômes généralisés :

L’anaphylaxie se présente comme une réaction sévère (parfois vitale !) et généralisée pouvant associer des symptômes cutanés, respiratoires, cardio-vasculaires et gastro-intestinaux.  

C’est une réaction redoutable survenant la plupart du temps 1 à 30 minutes après l’exposition à l’aliment (la moyenne est de 30 minutes, mais dans les cas extrêmement sévères, le choc survient en quelques minutes). Néanmoins, le délai de survenue peut atteindre 2 heures après le repas. L’anaphylaxie peut être la première manifestation de l’allergie alimentaire ou se développer chez des sujets ayant une histoire clinique d’allergie.

Attention !!! D’après Bidat et Loigerot, « l’anaphylaxie n’est pas un choc anaphylactique. Les Anglo-Saxons utilisent le terme d’anaphylaxie s’il existe des signes cutanés, comme une urticaire, associés à un signe respiratoire, ou un signe digestif, ou un signe cardiovasculaire. »

Bidat et Loigerot disent que « tous les signes de l’allergie peuvent s’associer dans le choc anaphylactique : crise d’asthme, urticaire généralisée, œdème de Quincke, rhinite, conjonctivite, vomissements ; mais la gravité du choc est due avant tout à une défaillance cardiaque, la pouls s’accélère, la tension chute. »

« Le vrai choc anaphylactique est exceptionnel et ce terme ne devrait être employé que pour les états de défaillance sévère avec chute importante de la tension artérielle. »

Il existe une situation particulière : l’anaphylaxie induite par l’exercice. Dans ce cas, la prise de l’aliment incriminé n’induit la réaction anaphylactique que si elle est suivie d’un effort physique dans les 2 à 4 heures suivant l’ingestion. Ce type d’anaphylaxie est caractérisé par un afflux sanguin (flush), principalement au visage, ou une urticaire associé à des symptômes respiratoires et/ou gastro-intestinaux, qui peuvent parfois précéder une faillite cardio-vasculaire. Cette affection est rarement observée : les allergies aux poissons, aux crustacés, au céleri et au froment ont été impliquées.

Le syndrome oral (oral allergy syndrome – OAS) :

Le syndrome oral (de Lessof) est dû au contact des allergènes alimentaires (essentiellement d’origine végétale) sur la muqueuse buccale provoquant prurit et œdème des lèvres, … et éventuellement une dysphagie. Le patient ressent un picotement au niveau du palais.

On le définit comme un ensemble de symptômes provoqués par exposition de la muqueuse oro-pharyngée à des allergènes alimentaires.

Tous les aliments peuvent provoquer ce syndrome, cependant, les fruits et légumes frais sont les plus couramment impliqués. Il peut aussi être associé à une pollinose, et plus particulièrement à l’allergie au pollen de bouleau ou d’armoise. Les symptômes tendent à être fréquemment plus sévères pendant et après la saison pollinique.

Les symptômes buccaux apparaissent quelques minutes après avoir consommé l’aliment responsable. Dans certains cas, d’autres organes que la bouche peuvent être atteints et ceci, 30 à 60 minutes après ingestion  de l’allergène.

Les aliments causant le plus fréquemment un syndrome oral sont : la pomme, les noix, la pêche, le fenouil, la cerise et le céleri.

Signes non reconnus de l’allergie alimentaire :

Exemples : migraines, troubles psychologiques, neuropathies, syndrome d’hyperkinésie, syndrome de fatigue chronique, dysurie, arthrite, maladies vasculaires auto-immunes…

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