La définition de l’OMS est la plus utilisée dans la littérature. Elle définit la qualité de vie comme étant la « perception individuelle de sa position dans la vie dans le contexte de sa culture et de son système de valeur en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses standards. Le concept intègre de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et ses relations avec les événements de son environnement » (World Health Organization (Programme on mental Health), 1997).

Etant donné les conséquences graves que peut avoir l’allergie sur l’état de santé, et plus particulièrement les réactions anaphylactiques pouvant entraîner le décès, on peut comprendre l’anxiété provoquée chez les enfants allergiques à l’arachide ainsi que dans leurs familles. Le poids de l’allergie sur la qualité de vie de patients allergiques à l’arachide semble même être très important.
EuroPrevall, le centre de recherche européen ayant pour but l’amélioration de la qualité de vie des individus allergiques, a publié en 2007 un article sur la mesure de l’impact de l’allergie sur la qualité de vie (de Blok, B.M. et al., 2007). Il dépendrait de nombreux facteurs, tels que le type d’aliment auquel l’individu est allergique ainsi que leur nombre (allergie simple ou multiple), la sévérité des symptômes, le seuil de réaction ou encore l’âge et le sexe du patient. Plusieurs études ont par ailleurs démontré un impact significatif de l’allergie alimentaire sur pratiquement tous les aspects de la vie quotidienne.

Une étude canadienne (Primeau, M.N. et al., 2000) a comparé la qualité de vie et les relations familiales d’enfants allergiques avec celles d’enfants souffrant de maladie rhumatologique. Les parents d’enfants allergiques estiment que les activités quotidiennes et les relations sociales de leur enfant sont plus affectées par leur maladie en comparaison avec ce qu’estiment les autres parents. On constate par contre la situation inverse auprès des adultes : ceux ayant une maladie rhumatologique déclarent avoir plus difficile dans la vie quotidienne et dans leurs relations que les adultes allergiques à l’arachide.

Une autre étude (Bollinger, M.E. et al., 2006) a évalué l’impact de l’allergie alimentaire sur les activités quotidiennes des enfants et de leurs familles. Quatre-vingt sept familles ont participé, parmi lesquelles plus de 60% des dispensateurs de soins (« caregivers ») estiment que l’allergie affecte de manière significative la préparation des repas et plus de 49% qu’elle influence les activités sociales et familiales.

Une étude plus récente sur 46 familles (King, R.M. et al., 2009) s’est attachée à étudier un aspect moins connu de l’impact de l’allergie à l’arachide : la qualité de vie de l’entourage de l’enfant allergique. Cette étude s’est focalisée sur la qualité de vie, le stress et l’anxiété des membres de la famille et notamment des parents d’enfants allergiques. Les résultats montrent que les mères ont une qualité de vie (psychologique et physique) significativement plus faible que les pères. Elles présentent des chiffres plus élevés en ce qui concerne le stress et l’anxiété. De plus, il semblerait que les mères (plus que les pères) surestiment l’impact de l’allergie sur la qualité de vie de leur enfant en comparaison avec ce que l’enfant déclare. Néanmoins, les enfants allergiques à l’arachide ont un niveau de qualité de vie plus faible que celui de leurs frères et sœurs.

   
© ciriha

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